vendredi 31 décembre 2010

Darfur: Sudan forces rape 2 girls near Rwanda base

Kigali: Sudan government forces stationed in the area near the base for Rwanda troops in North Darfur have been accused of raping two girls, looting and wounding several refugees in an attack, according to witnesses and media reports.

Reports from Tawila - where a contingent of Rwandan troops is stationed, indicate that Sudan troops attacked the displaced refugees on Saturday firing in the air with heavy guns. The attack was followed with pillaging and looting of anything they could come across.

When contacted, the Rwanda army spokesman referred RNA to the UNAMID headquarters in Darfur. A senior advisor in the office of Gen. Patrick Nyamvumba, the UNAMID commander, told RNA he was on leave in Rwanda and did not have any details about the incident.

Witnesses told Sudanese Radio Dabanga on Monday that the government forces raped two girls, 15 and 19 years old during the attack. They wounded a man in the leg with gunfire and also killed a donkey.

Other witnesses narrated that that the displaced refugees heard there were 200 vehicles packed with government soldiers coming from Kebkabiya towards Tawila and they fled for protection to UNAMID camp.

Despite running to the UNAMID camp, the government soldiers apparently were not deterred – pursuing the refugees. By press time RNA was still trying to get details from UNAMID headquarters about the attack.

RNA Reporter

L'ONU met en garde le camp Gbagbo contre la tentation de rallumer la guerre civile

Les récents appels du camp Gbagbo à aller « libérer » l’hôtel du Golf où est retranché depuis un mois Alassane Dramane Ouattara inquiètent l’ONU. D’autant que de nouvelles craintes sur de possibles dérapages ethniques se font jour.
Charles Blé Goudé, leader des « jeunes patriotes » pro-Gbagbo, mettra-t-il sa menace à exécution ? Mercredi, il a promis d’aller « libérer à mains nues » le Golf Hôtel d'Abidjan – QG du camp d’Alassane Ouattara - à partir du 1er janvier 2011… Des propos pris très au sérieux par la communauté internationale qui soutient Ouattara, président élu avec 54,1 % des voix lors de la présidentielle du 28 novembre dernier.
« Une attaque contre le Golf Hôtel risque de provoquer des violences à grande échelle qui pourraient rallumer la guerre civile », a prévenu le secrétaire général de l’ONU, Ban ki-Moon. Qui rappelle également que la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire, l'Onuci, peut utiliser « tous les moyens nécessaires pour protéger son personnel ainsi que les fonctionnaires d'Etat et les autres civils présents dans l'hôtel », soumis à un blocus routier des forces pro-Gbagbo et protégé par quelque 800 Casques bleus.

Agressions armées
On imagine les conséquences dramatiques que pourrait avoir l’arrivée à l'hôtel de milliers de partisans de Gbagbo face aux blindés de l'Onuci, présentée par le camp Gbagbo – en particulier la télévision d’État la RTI – comme l'allié de Ouattara et un agresseur de la Côte d’Ivoire. En outre, la présence éventuelle parmi eux de provocateurs armés pourrait vraiment faire franchir à la crise ivoirienne un point de non-retour…
Les Casques bleus ont récemment subi plusieurs agressions armées. Dernier incident en date : mercredi, une patrouille a essuyé des tirs d'origine inconnue et a dû répliquer par des tirs de sommation devant une foule hostile. Reste que depuis la venue à Abidjan des trois médiateurs de la Cedeao, mardi dernier, les exactions envers les partisans de Ouattara ont diminué d’intensité. Du 16 au 21 décembre, l’ONU dénombrait 173 morts et 471 arrestations, et seulement 6 morts et vingt enlèvements ou arrestations (dont 3 disparitions forcées) depuis une semaine. Le gouvernement Gbagbo parle quant à lui de 53 morts depuis le 28 novembre, dont 14 membres des forces qui lui sont fidèles.
« Marquage ethnique »
Officiellement, malgré la médiation des présidents béninois Yayi Boni, capverdien Pedro Pires et sierra-léonais Ernest Koroma, la menace d’une intervention militaire de la Cedeao continue de planer sur le régime Gbagbo. Cependant, le Ghana a averti jeudi qu'il n'enverrait pas de troupes chez son voisin ivoirien. Tout en disant préférer l'option diplomatique, Ouattara a appelé jeudi à « aller vite ». « Il est temps d'agir et de sortir de cette situation », a-t-il déclaré. Son camp, qui multiplie les victoires diplomatiques, craint en effet un début de « génocide ».
Le conseiller spécial de l'ONU chargé de la prévention du génocide, Francis Deng, s'est d’ailleurs déclaré « très inquiet », notamment en raison d'informations selon lesquelles des maisons où vivent des opposants de Gbagbo seraient « marquées pour identifier leur ethnie ».
Relatif signe d’ouverture, cependant, plusieurs chaînes de télévision d'information étrangères, qui avaient été interdites début décembre, sont de nouveau autorisées, sauf France 24 et TV5MONDE. Une situation qui correspond à l’arrivée très médiatique à Abdijan des avocats Roland Dumas (ancien ministre des affaires étrangères de François Mitterrand) et Jacques Vergès.

(Avec AFP)

Mort de Floribert Chebeya : Mukalay, l'homme de confiance de Numbi

Le chef des services spéciaux de la police de Kinshasa, Unyon Vakpa, a été entendu dans le cadre du procès pour assassinat de Floribert Chebeya, militant de l’ONG la Voix des sans Voix. L'officier dévoile les liens existant entre l'un de ses subalternes, Daniel Mukalay, et son supérieur le général Numbi.

Un mois et demi après le début du procès des huit policiers impliqués dans la mort du militant congolais des droits de l’homme Floribert Chebeya, le chef des services spéciaux a été entendu par la cour militaire de Kinshasa en tant que témoin.

Le général Innocent Unyon Vakpa a en particulier été interrogé sur ses relations de travail avec ses collègues, et notamment avec le colonel Daniel Mukalay, l’un des principaux suspects dans cette affaire.

« Je ne parlerai pas de la haine. Amitié ? Je dirai non, inimitié oui. Quand votre chef traite directement avec son subalterne en vous "sautant", ça frustre », a déclaré le général Unyon.

« Le colonel Mukalay a la protection de l'échelon supérieur » de la police, a-t-il ajouté, se demandant « pourquoi [son] adjoint [le colonel Mukalay, NDLR] travaille loin de [lui] alors qu'il a un bureau aux services spéciaux ».

Missions discrètes

Innocent Unyon Vakpa a par ailleurs déclaré que le général John Numbi, l'inspecteur de la police suspendu de ses fonctions après la mort de Chebeya mais non inquiété par la justice, confiait à son insu des missions à Mukalay.

John Numbi est mis en cause par les parties civiles, qui dénoncent la protection des autorités dont il bénéficie. Il avait donné rendez-vous à Floribert Chebeya le jour de sa mort. Celui-ci a été retrouvé sans vie dans sa voiture le lendemain. L'entretien n'aurait jamais eu lieu.

Floribert Chebeya, 47 ans, directeur exécutif de l'ONG la Voix des sans voix (VSV), a été retrouvé le 2 juin sur une route à la périphérie de Kinshasa. Son chauffeur, Fidèle Bazana, qui l'avait accompagné au rendez-vous, est toujours porté disparu. Pour la VSV, les deux hommes ont été assassinés. Reste à déterminer les circonstances du crime et les coupables.

Déserteurs

La cour militaire de Kinshasa a fixé la prochaine audience au 6 janvier.

Les huit policiers, dont trois sont en fuite, sont accusés notamment d' « association de malfaiteurs, assassinat et enlèvement ». Ceux qui ne sont pas présents au procès sont également jugés pour « désertion ».

Quelques jours après l’assassinat, le colonel Daniel Mukalay serait passé aux aveux, selon une source proche de la présidence. Il aurait expliqué n’avoir été qu’un simple exécutant » et aurait « mis en cause » John Numbi.

(Avec AFP)

mercredi 27 octobre 2010

Urukiko rwemeje ko Ingabire na Major Uwumuremyi bafungwa by’agateganyo

Kuri uyu wa kabiri tariki ya 26 Ukwakira urukiko rwisumbuye rwa Gasaba rwategetse ko Madame Ingabire Umuhoza Victoire, umukuru w’umutwe wa politiki FDU-Inkingi utaremerwa mu Rwanda na Major Vital Uwumuremyi bafungwa by’agateganyo iminsi mirongo itatu mbere y’uko urubanza rwabo rutangira kuburanishwa mu mizi kuko ibyo baregwa bikomeye.

Ingabire Victoire na Major Uwumuremyi binjiye mu rukiko bambaye amapingu, baregwa ibyaha byerekeranye no kurema umutwe w'iterabwoba witwa Coalition of Democratic forces (CDF ) hagamijwe guhungabanya ubusugire bw'ibihugu n'umudendezo wa rubanda. Kuri uyu wa mbere Major Uwumuremyi akaba yaremeye ibyo aregwa akanabisabira imbabazi, mu gihe Ingabire we yabihakanye yivuye inyuma, avuga ko ibyo birego bishingiye ku mpamvu za politiki.

Ingabire Victoire yafashwe mu minsi ishize nyuma y’aho umwe mu bari abayobozi ba FDLR ariwe Major Vital Uwumuremyi afatiwe ashaka kwinjira muri Congo, hari tariki 13/10/2010. Nyuma umuvugizi w’ubushinjyacyaha Augustin Nkusi yaje gutangaza ko uwo musirikare na Ingabire bari mu migambi yo gushinga umutwe w’iterabwoba witwa (CDF), ukaba ngo waragombaga gushamikira kuri FDU Inkingi iyobowe na Ingabire.

Bombi bakaba barasabaga kuba bafunguwe by'agateganyo, aho Major Uwumuremyi yasabaga koroherezwa agafungurwa ngo abashe gufasha ubutabera nk'umuntu wemeye icyaha, mu gihe Victoire Ingabire we yavugaga ko ibyaha aregwa bisa n'ubundi n'ibyo yarezwe mu rundi rubanza, akaza gufungurwa by'agateganyo. Ibyo byose urukiko rukaba rwabiteye utwatsi rukemeza ko abaregwa bombi bafungwa by'agateganyo.

Hagati aho kandi Ingabire hari bindi byaha aregwamo n’abandi barwanyi ba FDLR babiri aribo Lt. Col Tharcisse Nditurende na Lt. Col Noel Habiyaremye nabyo byerekeranye no gushaka guhungabanya umutekano w’igihugu bafatanyije na Paul Rusesabagina.

Major Uwumuremyi we yafatiwe muri Congo Kinshasa muri Operasiyo Umoja Wetu yaje gukora kandi ingando zigenewe abarwanyi batahuka bava mu mashyamba ya Kongo, nyuma asubizwa mu buzima busanzwe amaze guhabwa indangamuntu ariko nk’uko nawe ubwe abyemera ageze i Kigaki yakomeje gukorana n’uwitwa Jacky Chan hamwe na Kanyamibwa Jacques ndetse na Ingabire ku birebana no gushinga umutwe CDF. Ubushinjacyaha bwagaragaje ko nyuma y’aho Ingabire agereye mu Rwanda yakomeje gukorana na Major Vital Uwumuremyi mu bikorwa bitandukanye akaba yari no muri komite yari ishinzwe kumwakira ndetse akaba ari nawe washakiye Ingabire icumbi ndetse asinya no ku masezerano y’ubukode. Ageze mu Rwanda kandi ngo Ingabire Victoire ibikorwa byose byerekeranye no gushinga umutwe wa CDF yabishinze Major Uwumuremyi ngo azabifatanye na Jacob Camba ariwe Kanyamibwa Jacques uba mu Bufaransa, Ingabire we agakurikirana igikorwa cyo kwandikisha umutwe wa FDU Inkingi.

Victoire Ingabire yatahutse mu Rwanda ku itariki ya 16 Mutarama 2010, aje kwandikisha ishyaka rye kugirango azabashe guhatana mu matora y’umukuru w’igihugu yabaye ku itariki ya 09 Kanama. Yatawe muri yombi tariki 14/10/2010, akaba kandi yari yarigeze nanone gutabwa muri yombi na polisi y'igihugu, hari kuwa Gatatu tariki 21/4/2010, kubera ibyaha yaregwaga birimo gushishikariza abagize imitwe y’iterabwoba kurikora, ivangura n’amacakubiri hamwe n’ingengabitekerezo ya Jenoside. Nyuma yaje kurekurwa by'agateganyo, ubu akaba yari agikurikiranwa n'inzego z'ubutabera, aho atari yemerewe gusohoka mu gihugu.

Simbizi Calixte (Kigari / Rwanda)

Haïti : envoi d’une mission médicale d’urgence (26 octobre 2010)

Bernard Kouchner a décidé l’envoi d’ici la fin de la semaine d’une mission médicale en Haïti dans le cadre des efforts internationaux pour lutter contre l’épidémie de choléra qui sévit actuellement dans le pays. Cette mission est dirigée par un spécialiste français de la lutte contre le choléra. Il apportera un appui médical et scientifique au ministère de la Santé haïtien auprès duquel une équipe de coopérants français est déjà sur place.

Par ailleurs, une attention particulière sera apportée aux jeunes enfants, en particulier dans les 300 crèches et orphelinats d’Haïti. Une mission d’appui médicale composée d’un médecin et de deux puéricultrices sera dépêchée dans les prochaines heures depuis les Antilles pour renforcer notre capacité d’action en faveur des enfants dans les domaines de la pédiatrie et la puériculture.

Bernard Kouchner a également décidé d’accorder une subvention exceptionnelle d’un montant de 100 000 euros pour apporter, en partenariat avec la Croix-Rouge française, une aide d’urgence aux structures de la petite enfance menacées par l’épidémie.

Le ministère des Affaires étrangères et européennes étudie parallèlement la possibilité d’un renforcement de la capacité des Centres de Traitement du Choléra. La présence en Haïti de nombreuses ONG, en particulier françaises, facilite la mise en place de centres de traitement du choléra. Plusieurs sont déjà opérationnels dans le nord. Les premiers se mettent en place à Port au Prince. L’Ambassade à Port au Prince et le Centre de crise à Paris sont en relation avec les responsables de ces ONG pour aider ces centres et apporter un soutien logistique. Parallèlement, le ministère des Affaires étrangères et européennes est en lien avec le programme alimentaire mondial en Amérique centrale pour faciliter l’acheminement de matériels d’hygiène de l’eau.

L’ensemble de ces actions sont conduites en étroite liaison avec les organisations et agences des Nations unies et en premier lieu avec l’Organisation mondiale de la santé.

mardi 26 octobre 2010

Le Rwanda se lance dans les plantes à biodiesel

Produire du carburant à base de plantes, comme le moringa, le jatropha ou le palmier à huile : tel est l'objectif du gouvernement rwandais pour limiter la dépendance énergétique du pays au bois et au pétrole. Mais certains Rwandais sont sceptiques craignant que ces cultures n'empiètent sur les cultures vivrières.

"Notre usine est capable de produire 2 000 litres de biodiesel par jour. Nous approvisionnons ici deux de nos véhicules et ceux de certaines autorités du pays", note Théoneste Ishimwe, technicien de l’usine de biodiesel et de bioéthanol, sise à Mulindi à Kigali. Charles Murigande, ministre de l’Éducation le confirme : "Depuis quatre mois, ma voiture utilise ce biodiesel." Depuis avril, cette usine produit du biodiesel issu de l’huile de palme venue de Goma en RD Congo et du Burundi, dont les cuisines rwandaises sont familières. "On en trouve facilement et nous ne pouvons pas nous permettre d’utiliser le peu d’huile de palme produit au Rwanda et insuffisant pour les Rwandais", insiste le Dr Jean Baptiste Nduwayezu, directeur général de l’Institut rwandais de recherche scientifique et technologique (IRST). D'un grand intérêt pour le pays Depuis l’inauguration de l’usine, les agents de l’IRST sillonnent le pays pour informer les autorités locales, la population et le secteur privé sur la culture des plantes à biodiesel, tels le soja, le moringa et le jatropha. "L’enclavement du Rwanda fait que l’augmentation des produits pétroliers affecte même le quotidien d’un simple citoyen de la colline qui achète du savon, du sel importé ou qui éclaire sa maison grâce à une lampe à pétrole", explique le Dr Nduwayezu pour les convaincre. Les habitants du secteur Kivu à Nyaruguru au Sud semblent convaincus. "Trouver l’énergie nous coûte les yeux de la tête. Si en les cultivant nous pouvions trouver l’énergie qui remplace le bois, ce serait utile pour notre vie quotidienne." À Mulindi, 1litre de biodiesel coûte 823 Frw (1,38 $), celui du diesel dans les stations d’essence 920 Frw (1,55 $). L'État pousse ainsi à la plantation de ces plantes fournisseuses d'énergie. À Nyange, 4 000 jatrophas, baptisé kimaranzara (l'arbre qui met fin à la faim) ont été ainsi plantés en mai: "Chaque famille doit cultiver au moins 100 arbres dans ses parcelles, mélangés avec d’autres cultures et/ou au bord des routes", insiste Cyprien Nsengimana, maire du district Ngororero, à l’Ouest, déterminé à en faire une priorité. Inquiétudes Certains sont toutefois sceptiques. Des habitants de l’Est ont cultivé le moringa en 2003, espérant gagner gros grâce à cette plante médicinale, comme on leur avait assuré. Mais vendu sans contrôle par des marchands ambulants, il a été interdit. Ils se sont crus sauvés par la nouvelle usine, mais leur espoir a été de très courte durée : "Le RSSP (Rural Sector Support Projet) nous a acheté une machine qui devait produire de l’huile à vendre à l’usine. Malheureusement, elle n’a même pas fonctionné une semaine", dénoncent-ils, déçus, contraints d’attendre une année l’arrivée du matériel de rechange. D’autres agriculteurs se plaignent que les nouvelles et nombreuses mesures de politique agricole rendent les choix difficiles : "Ici, à l’Est, des gens cultivent du fourrage pour le bétail. Par ailleurs, il faut appliquer la nouvelle politique de consolidation de terres et la culture d’une même espèce sur un même territoire. Quel choix faire ?" Pour Jean Uwizeyimana, spécialiste en sciences du développement, "le pays doit d’abord assurer la sécurité alimentaire de ses citoyens. Si au Brésil, par exemple, ce projet a pu réussir, c’est qu’ils ont de grandes étendues." Ce n'est pas le cas au Rwanda. Face à ces inquiétudes, le ministre des Forêts souligne qu’au Rwanda ces plantes peuvent être cultivées au milieu des champs avec des plantes vivrières, près des routes ou le long des fosses antiérosives. Certaines plantes sont mieux adaptées comme le jatropha cultivé sur les terres arides et semi-arides comme celles de la province du Sud et de l’Ouest, où il ne concurrence pas les cultures vivrières, donne ses premières récoltes au bout de 18 mois et vit longtemps. Son huile non comestible est plus facile à transformer en carburant que celle du palmier à huile, dont de nouvelles espèces commencent à être expérimentées dans les régions du Nord. Reste que l’énergie est un problème crucial. La plupart des ménages, en ville ou dans les campagnes, dépendent de la braise ou du bois. Le prix du pétrole, dont la consommation ne cesse d'augmenter est très élevé. Produire localement du biodiesel moins cher a donc des avantages. Selon Éric Kanshahu, chargé de la vulgarisation à l’IRST, si les plantes à biodiesel occupaient 225 000 hectares soit 8 % de toute la superficie nationale, le Rwanda n’aurait plus besoin d’importer de diesel. D'ici là, gasoil et biodiesel peuvent être mélangés, rappellent les agents de l’IRST. Mais certains ont des objections. “Les grandes surfaces au Rwanda sont occupées par les plantations de café et du thé, sources de revenus pour le pays. La moitié de son budget dépendant de l’aide extérieure et l’autre venant des taxes et impôts, l’État accepterait-il de perdre toutes les taxes sur l’essence ?", s’interroge un spécialiste en économie. (Syfia Grands Lacs/Rwanda)

vendredi 1 octobre 2010

Rd Congo : les fonctionnaires mal payés sont peu zélés et corruptibles

(Syfia Grands Lacs/Rd Congo) En Rd Congo, les fonctionnaires attendent souvent plusieurs mois leur très maigre salaire dont ils réclament la revalorisation depuis 2004. Le personnel politique lui, ne s'oublie pas et consomme l'essentiel du budget salarial de la fonction publique. Des retards et des inégalités qui minent la fonction publique et encouragent la corruption.

A Kolwezi, ville minière du Katanga au sud-est de la Rd Congo, les agents et fonctionnaires de l’Etat ne manquent pas d’humour quand ils évoquent la paie de leurs salaires. Ils empruntent les paroles bibliques que les chrétiens répètent quand ils évoquent la venue ou le retour de Jésus sur terre : "On ne connaît ni le jour ni le mois de la paie", ironise Samy Kasembwe, président du Syndicat des enseignants du Congo (Syeco) à Kolwezi. Fin de septembre, ils attendaient de toucher les salaires de juillet et août. "Etre fonctionnaire est un véritable calvaire", déclare Samy, qui enseigne dans un Institut technique public de la ville.

Estimés à près d’un million, les fonctionnaires congolais ont toujours reproché au gouvernement sa “mauvaise foi” pour trouver une solution à leurs problèmes. "Alors que notre salaire est déjà maigre, l’Etat nous le paie tardivement", dénonce Kabamba Nkole, un huissier qui touche 35 000 Fc (39 $) le mois. Leur mécontentement est renforcé par certaines inégalités constatées ces derniers mois, dans l’application du barème salarial. Le gouvernement a récemment accordé des augmentations aux secrétaires généraux (poste le plus élevé de la Fonction publique), qui touchent 930 000 Fc (1033 $). Médecins et magistrats ont aussi obtenu des augmentations sectorielles, après des mois de grève et de revendications.


La part belle aux politiques

Dans un mémo adressé au Premier ministre en juillet, les syndicats des fonctionnaires dénonçaient une discrimination et une mauvaise répartition des richesses nationales. Ils estimaient, en effet, que le personnel politique consomme 90 % de l’enveloppe salariale du pays, ne laissant que 10 % aux fonctionnaires. Après que le pays ait atteint, en juin dernier, le “Point d’achèvement”, processus qui efface 90 % de sa dette extérieure (près de 14 milliards de dollars), les fonctionnaires s’estiment en droit de bénéficier d’un meilleur traitement. Car le pays ne paie plus chaque mois comme avant, les 50 millions de dollars consacrés au service de la dette. "Nous exigeons l’extension du barème de Mbudi déjà payé aux secrétaires généraux, à toutes les catégories des agents et fonctionnaires de l’Etat…", réclament les syndicats.

Négocié en 2004, le barème de Mbudi avait fixé à 208 $ le salaire de l’huissier et à 2080 $ celui du secrétaire général. Mais son application devait se faire progressivement (par paliers). Aujourd’hui, avec 39 $ payés au fonctionnaire du bas de l’échelon et 1033 $ au plus au gradé, on est très loin du compte. Le gouvernement explique ces retards par le manque des liquidités. "Les recettes de l’Etat sont maigres et ne peuvent couvrir les 42 milliards de Fc (56 millions de dollars) de la masse salariale", explique le ministère congolais du Budget.


La misère entraîne la corruption…

Les syndicats ont aussi toujours réclamé l’uniformisation au niveau national du barème salarial. Il existe en effet des disparités parfois criantes entre Kinshasa et les provinces. Un instituteur gagne en moyenne 46 $ dans la capitale contre 12 $ pour son collègue de la province de Bandundu. Ces écarts sont justifiés, selon le gouvernement, par le coût de la vie qui est plus cher à Kinshasa. "Il est injuste que le salaire d’un huissier de Kinshasa dépasse celui d’un directeur en province", dénonce cependant Eric Monga, Président de l’Intersyndical des fonctionnaires au Katanga.

Tous ces problèmes qui minent depuis de longues années la fonction publique, ont fini par démotiver le personnel de l’administration. Absentéisme, manque de zèle, corruption… ont solidement pris corps dans cet important appareil de l’Etat. Formellement, "le fonctionnaire n’est présent au travail que trois jours sur six, témoigne un agent. Le reste de temps il cherche ailleurs de quoi nourrir sa famille. Et au lieu de 8 heures de travail par jour, il passe 8 heures au travail." Enseignante, Jeannine Mwilu ne trouve pas d’autres explications à ces pratiques désormais courantes dans l’administration publique. "Maintenu dans un état chronique de misère et de non satisfaction de ses besoins primaires, le fonctionnaire qui n’est pas payé succombe à toutes sortes de tentation comme la corruption, le vol, la mendicité…"